dimanche 7 septembre 2014

Pop Culture Part 2

Electro Pop
 
 
Lors de notre précédente session, Explorers désiraient faire le tour d'objets curieux, l'expression d'un cinéphilie qui se nourrissaient à son tour des artistes d'horizons et d'expressions diverses au point de créer un dialogue unique entre le fanboys de base et l'histoire de cinéma. Dans son dernier numéro consacré à John Carpenter (dont l'intelligentsia branchouilles des revus prestigieuses ne mesurent pas sa place et son importance dans l'histoire du cinéma), Rockyrama soulignait l'influence majeure des scores musicaux dans le revival electro pop initié et apparue depuis 2006 avec des groupes aussi divers que passionnants tel que Umberto, The chromatics, Anoraak, DJ Ten, Dynatron, Flash Arnold, College, Desire, Kavinski, Legowelt, Le matos, Let hem riot, Lost Years, Starforce, ROB, et bien sur The Carpenter Brut et le duo Zombie et Zombie dont leur album 'John Carpenter' est tout un programme. Ce qui est intéressant dans ce mouvement, c'est la culture ciné est devenue indissociable dans la création et l'expression artistique. Le musique des films des années 80 et leurs sonorités particulières ont eux aussi inspiré et influencé cette nouvelle génération tous biberonnés en grande partie des bo de films de l'époque. En plus de clin d'œil à John Carpenter, Explorers ont profite pour vous proposer différents morceaux  entre un hommage à Scharzenegger et la série b, le fantastique gothique et gialesque italien, en passant par  la case référence au cinéma de Mann et bien d'autres encore ! (Lifeforce ou à Une créature de rêve !)? D'ailleurs il suffit de voir le 'label' Newretro pour saisir à quoi carbure les compositeurs.

 
 Voici donc comme à l'accoutumée (pour le meilleur ou pour le plus strange), un échantillon visuel et sonore assez représentatif de ce qu'on peut trouver sur la toile, à vous de faire votre tambouille. Alors tout n'est pas forcément d'un haut niveau (Zombie Zombie est largement au dessus du lot), certes, mais l'engagement dans ses artistes et leurs sincérités sont vraiment contagieuses.....

Pour commencer, John Carpenter à l'honneur :

LEGOWELT

 
TROLL 2
 
 
Manu Le Tough
 
 
Zombie Zombie
 
 
 
 
 
 
 
The CARPENTER BRUT
 
 
 
 
FLASH ARNOLD
 
 
DJ TEN
 
 
DYNATRON
 
 
RAIN SWORD
 
 
THE CHROMATICS
 
 
 
 
UMBERTO
 
 
 
 
Quelques affiches Design
 
Erin Gallagher
 
 
GodMachine
 
 
Casey Callender



 
 
 

 
 
 
 
 

vendredi 5 septembre 2014

MANSION OF THE DOOMED (Prix d'interprétation masculine pour Richard Basehart Festival de Paris 1977)

 
Mansion Of the Doomed
 
Film d'horreur et de science fiction américain réalisé par Michael Pataki, avec Richard Basehart, Gloria Grahame, Trish Stewart et Lance Henriksen. Une production Charles Band.
 
Avant de débuter la lecture de cette article bien lugubre et macabre, je vous invite à visionner ci-dessous un extrait' du film, histoire de vous immerger dans l'ambiance bien tendue de ce film méconnu.
 
 
Présenté au Festival de Paris en 1977, Mansion of the doomed fait sensation à cet édition et participe à cette impression générale qu'une nouvelle génération de réalisateurs américains émergent dans les années 70, à travers une expression assez radicale et extrême. Torture et mutilation sont ici au programme. Malgré une récompense saluée par la presse spécialisée de l'époque, l'ironie de l'histoire veut que son jeune réalisateur Michael Pataki (connut essentiellement pour avoir fait l'acteur dans des films de série, Garden of the dead, Baby vampire, The bat people) rejoint la cohorte des talents 'sans lendemain' participant indirectement au fait que le film tombe peu à peu dans l'oublie. Encore un.....
 


 
 Le récit repose essentiellement sur une histoire limpide, assez prévisible dans son déroulement, celle d'un savant obsessionnel (brillamment interprété par Richard Basehart), pris de remord pour avoir causé un drame (un accident de voiture qui coûte la vue à sa fille). Après avoir pratiqué l'expérience sur des animaux, le Dr Chaney (une référence logique) veut passer à la vitesse supérieur car la souffrance de sa fille lui est insupportable....Il faut donc greffer des yeux neufs à sa fille et peu importe les conséquences dramatiques qui vont en découdre car bien évidement le principale problème de notre 'savants givrés', c'est bien sûr, trouver des organes sains indispensables pour la réussite de la greffe. Pas besoin d'être devin pour comprendre dans quelle spirale infernale le récit va s'engouffrer.



La grande force du film, c'est justement ce caractère 'prévisible' et inéluctable de son programme, de son récit, une véritable engrenage où bien entendu les prévisions les plus optimistes du docteur sont vite balayés par s'engouffrer davantage dans une horreur autant visuelle que morale. Le caractère anxiogène du film vient là, le spectateur dévine ce qui va se produire et c'est malheureusement ce qui se produit. Pas d'échappatoire possible pour les personnages et pour les spectateurs, c'est comme ça et pas autrement.



Le premier personnage a subir les outrages du Dr Chaney et de son assistante diabolique (Gloria Grahame), n'est autre que le propre fiancé de la jeune fille incarné par un acteur aujourd'hui célèbre du cinéma fantastique, Lance Henriksen (Millenium, Near Dark, Aliens 2).  Après avoir été drogué, il va subir les outrages de la folie du Dr Chaney dans une opération d'énucléation particulièrement éprouvantes. L'occasion d'apprécier à sa juste 'horreur', les abominables maquillages concoctés par Stan Winston qui fesait ses armes dans le cinéma d'horreur. Et comme vous vous en doutez bien, après l'espoir éphémère de la réussite de l'opération, le Dr Chaney poursuit ses recherches avec pour seul objectif, celle de l'exceptionnel quête de la réussite, celle qui autorise tout, la fin justifiant les moyens, à savoir toujours plus de victimes innocentes, plus de souffrances et peu d'espoir de rédemption.


 
La référence explicite de Mansion of the Doomed est bien évidement le chef d'œuvre de  Georges Franju, Les yeux sans visage, film mythique au demeurant. Cette thématique sera bien sur largement employé dans d'autres films ultérieurs, à savoir les z Les Prédateurs de la nuit et autres Blood Salvages. Plus récemment, on retrouve des situations analogues avec les récents et très 'hype' Human Centipède, le prétexte dramatique en moins. Et pourtant si Mansion of the Doomed offre des correspondances thématiques et narratives saisissantes avec le classique français, s'il ne fait aucun doute que le Dr Chaney est un lointain cousin du sinistre Dr Genessier (Pierre Brasseur), si le pathétisme et le sort tragique de la triste Edith Scob vaut bien celle de la belle Trish Stewart, le réalisateur Michael Pataki prend rapidement soin d'orienter le récit vers une autre direction, celle de la révolte des freaks, des 'victimes cobayes' toujours vivantes et parqués dans des cages comme des animaux dans le sous sol d'une cave immonde. En plaçant le récit vers une révolte des opprimés, Michael Pataki s'extrait du parrainage trop explicite de Franju pour évoquer d'autres filiations plus classiques, mais tout aussi passionnantes celle des hybrides du Dr Moreau.
 



 
Si Mansion of the Doomed se relève très souvent redoutablement efficace dans la mise en place d'une atmosphère de la déchéance humaine, c'est tout simplement parce que le réalisateur n'hésite pas à l'instar de Gary Sherman dans Le métro de la mort à nous montrer détails à l'appuie, la situation moralement éprouvantes que traversent nos infortunés victimes...Comme pour Moreau, le réalisateur joue habilement du contraste entre la luxueuse villa où règnent le Dr Chaney et le geôle infecte où croupissent les malheureuse victimes. Les gros plans sur les orbites vides ainsi que leurs grognements et leurs gémissements créent un effet ravageur sur le spectateur partagé entre mélange d'effroi et de pitié. Et comme les créatures de Freaks de Tod Browning où les hybrides de L'île du docteur Moreau, lorsque le signe de la révolte gronde, il se déploye avec une terrible force libératrice. Mais cette force libératrice a aussi un étrange gout de tristesse et d'amertume puisque qu'elle passe par le sacrifice de la jeune femme qui n'hésite pas à affronter sa destiné en pénétrant dans l'antre de l'horreur. Le reste est un déchainement de violence à la mesure du calvaires subis par les victimes. Vous l'aurez compris, Mansion of the Doomed mérite plus qu'un détour amicale, mais une vraie redécouvert car c'est une épatante petite série b !
 

 
Bonus :
 
Tout d'abord un lien de l'excellente critique du site Psychovision sur le film
 
 
Bonus video :
 
 
 
 
et voilà le film en vo car il est encore inédit dans nos contrées