mercredi 30 avril 2014

Hommage à Bob Hoskins

Explorers tient à rendre hommage à une des figures les plus sympathiques du cinéma des années 80 et 90. Mieux que les mots, voici quelques extraits des films les plus emblématiques d'un excellent acteur.
 
 
 
 
 
 

La quatrième dimension / The twilight Zone (Avoriaz 1984)


La quatrième dimension / The Twilight Zone, the movie


Mardi le 29 avril 2014.
Film Fantastique. USA. Réalisé par John Landis (Ouverture et Sketch 1), Steven Spielberg (Sketch 2), Joe Dante (Sketch 3) et George Miller (Sketch 4). Hors Compétion Avoriaz 1984. 5/6.
Synopsis : Deux hommes roulent dans la nuit. Pour que le voyage ne soit trop long, les deux hommes évoquent leurs goûts pour la musique, les série tv. Là un des voyager propose à son passager un pari : il doit parvenir à lui mourir de peur... c'est là que débute la quatrième dimension.
 
Présenté en hors compétition au festival d'Avoriaz en 1984, La quatrième dimension apparaissait comme le film à ne pas manquer cette année là et ceci pour deux raisons : tout d'abord son ADN avec la célèbre série original et culte initié par Rod Sterling, et enfin, la réunion sous un même projet de quatre des cinéastes parmi les plus cotés du début des années 80 : John Landis, Steven Spielberg, Joe Dante et Georges Miller. Vous doutez bien que les gamins fantasticophiles de cet âge d'or ne pouvez mieux rêver d'une telle affiche.



Il faut dire que plusieurs facteurs sont réunis pour exciter le fanboy de base. Au moment de l'annonce du projet, les spectateurs français avait eu le temps de se familiariser avec la série TV culte, un rendez vous immanquable marqué par le célèbre générique. Soit 159 épisodes entre 1959 et 1964 et un auteur génial Rod Serling suivie d'une escouade d'auteurs réputés : Richard Matheson, Charles Beaumont, George Clayton Johnson et Ray Bradbury. D'ailleurs, c'est Richard Matheson lui-même qui se chargera de l'adaptation des quatre récits de la nouvelle version de Steven Spielberg ! Le principe est quasiment toujours identique, un homme ordinaire soudainement confrontés à quelques choses d'extraordinaires.




Autre facteur séduisant, le grand retour du film à sketch sur grand écran. Eh oui ! Pendant des décennies, le film à sketch était essentiellement un genre cinématographique européen (Histoires Fantastiques, Les trois visages de la peur, Au cœur de la nuit) et plus précisément une spécialité de la Hammer et de la Amicus, deux célèbres sociétés de production anglaises qui ont produits avec un certain panache un nombre conséquent de film à sketch (Le caveau de la terreur, Asylum, Histoires extraordinaire, Frissons d'outre tombe, The Monster club). L'annonce de la mise en chantier de la Quatrième dimension accélère aux états unis un véritable engouement pour ce style d'histoires pris d'une soudaine prise de conscience de sa propre pop culture. Et si  En plein cauchemar, Creepshow et La Quatrième dimension ouvre la marche, le phénomène gagne de l'ampleur et sera bientôt suivie de Cats Eye, Creepshow 2, Nuits sanglantes, Darksides les contes de la nuit noire, lui-même suivie d'un revival à la télévision du format cours fantastique, La cinquième dimension, Tales from the dark nite, Body Bags, Amazing Story, Les contes de la crypte.




L'autre facteur déterminant tient à l'investigation hors norme de deux créateurs qui sortaient de plusieurs succès  important dans le genre fantastique, John Landis (Le loup garou de Londres, le clip Thriller de Michael Jackson) et Steven Spielberg (Les aventuriers de l'arche perdue, Poltergeist et surtout E.T, film où le réal lance un clin d'œil génial à la série). Plus que la génération du nouvel Hollywood, Steven Spielberg a été comme beaucoup de réalisateur de sa génération nourris par la culture du drive in et de la science fiction. Naturellement, lorsque celui-ci commença à mettre en place sa structure de production Amblin (Gremlins), La quatrième dimension faisait quasiment office de vitrine où le réalisateur invitait des créateurs susceptibles de ce pencher sur les divers projets de sa future boîte de production. Bien que Paul Verhoeven fut citer, c'est finalement Joe Dante et Georges Miller qui compléter la distribution prestigieuse, deux réalisateurs qui sortaient également de plusieurs succès, la saga des Mad Max et les loups garous baveux du génial Hurlements. Chaques artistes bénéficiaient d'une liberté total et cela se traduisit, au delà à la fidélité des récits originaux, par la participation des divers collaborateurs habituels (John Hora, Allan Daviau, Rob Bottin, Graig Reardon, Tina Hirsch). Après Poltergeist, Jerry Goldsmith se chargea une nouvelle fois pour Steven Spielberg du score musical, une entente créative qui se poursuivra avec les productions Amblin et les propres films de Joe Dante (Gremlins, L'aventure Intérieurs, Small Soldiers).


Naturellement, les principales revues de l'époque ont parfaitement saisie la nature phantasmatique du projet en concoctant des dossiers 'maousses' qui font encore tourner la tête de toutes historiens cinéphiles qui se respectent. Sa sélection au festival d'Avoriaz n'a fait qu'accélérer la tendance. Un film évènement donc et des couvertures en pagaye !



Il serait pourtant hasardeux de limiter ce film étendard à un simple réflexe nostalgique (le score monumental de Jerry Goldmith, les créatures surréalistes et gremlinesque de Rob Bottin et de Craig Reardon constituent quand même des arguments bétons). Car à revoir le film aujourd'hui, avec le recul et la distance nécessaire, c'est quand même la possibilité de voir un condensé 'ciné' des obsessions stylistiques des auteurs à cette époque pour le meilleur ou pour le pire (mais ça c'est pour les esprits chagrin).


Ainsi John Landis mixait  joyeusement le 'canular horrifique' dans la droite lignée de ses grands succès de l'époque. L'épilogue où l'on voit discuté Dan Aykroyd et Albert Brooks dans la voiture est un condensé typique du style 'humour noir et potache' et renvoit bien entendu à ce subtil dosage entre un récit indolent, faussement neutre et une chute brutal qui amplifie l'impact horrifique. Il suffit de songer au Loup Garou de Londres (la fameuse scène de l'agneau égorgé) et à Thriller (la scène du cimetière) pour saisir l'approche subtil de la peur dans le cinéma de John Landis. Bingo, c'est exactement sur ce principe que le basculement s'opère dans le premier sketch où Vic Morrow après avoir professé toute sa rancœur raciale  dans un bar au reste du monde, se retrouve projeté dans la peau d'un juif pendant la seconde guerre mondial, d'un noir confronté au Ku Klux Klan et un vietnamien dans la guerre du Vietnam. On a souvent reproché l'approche un peu trop démonstrative du propos de l'histoire. Mais si effectivement l'allégorie peut paraitre trop évidente, John Landis adapte habilement les récits moraux imaginés par Rob Serling avec sa propre conception du fantastique.

 
 Spielberg traitait avec sa candeur habituel d'invoquer la capacité d'évasion et d'émerveillement du spectateur par un retour à l'innocence. Souvent mal aimé, ce épisode a le principal défaut de ne pas avoir un récit ouvert mais s'apparente avant tout comme une expérience, une parenthèse où tout se brouille et se fige dans une temporalité incertaine. Après le succès internationale de ET, on sent que Spielberg avait besoin de ce récit chaleureux. L'argument est simple : des personnes âgées d'une maison de retraire retombe en enfance grâce à la présence de l'étranger (merveilleusement incarnée par Scatman Crothers).  Un récit en huis clos où les personnages oublient leurs quotidiens ingrats. Alors certes, le récit n'évite pas une surenchère au merveilleux et le sujet n'était pas forcément le plus adaptée pour le cinéma. Il n'en reste pas moins qu'il porte la marque significatif d'un grand metteur en scène tant la réalisation et la directeur artistique ne souffre pas de véritables défauts!
 
 
voici un extrait de l'épisode Kick the can
 
 
 
voici un extrait de la partition du film Kick the can
 
It's a good life est sans aucun doute une création charnière, celle où John Dante définissait vraiment et ceci pour la première fois, sa filmographie futur, à base d'expressionisme cartoonesque, de zapping télévisuel et d'hommage à sa culture du 'drive-in'. Car malgré tout l'amour que l'on peut porter à Piranhas et à Hurlements, c'est vraiment It's a good life qui permis à Joe Dante d'exprimer toute la démesure et la modernité de son univers. Après un accident en vélo sans conséquent dans un bar tenue par Dick Miller, une jeune femme accompagne un jeune garçon chez lui. Arrivé chez ce jeune garçon, la jeune femme fait connaissance à la famille qui a un comportement qui l'a met bientôt mal à l'aise. Le ton inquiétant à la limite du cauchemar éveillé laisse place à une véritable allégorie de la dictature du bonheur forcé et de la normalité (thème présent dans Gremlins et The burbs) et stigmatise la cruauté des enfants gâtés livrés à une méchanceté naturelle. Bien entendu, pour exprimer cette univers déviants, Rob Bottin a crée toute une galerie de toons monstrueux renforcés par les éclairages agressifs et expressionnistes de John Hora (qu'on retrouvera d'ailleurs dans The hole dans la dernière partie). Mais ce qui fait toute la subtilité du cinéma de Joe Dante c'est cet étonnant équilibre entre une ironie d'une grande noirceur, un amour sincère pour les univers monstrueux et bizarrement une vraie candeur pure 'america'. Son amour du montage azimuté 'époque Corman' et de son film amateur The Movie Orgy (ça c'est assez explicite non ?) trouve dans ce récit un terrain d'expérimentation idéal et permet au cinéaste justement de faire exposer le cadre de ses films par un esprit joyeusement destructeur et 'anar' qui aboutit systématiquement à l'intrusion dans le monde réel d'un chaos libérateur, c'est ici les cartoons qui détruisent le 'home sweet home' de la même manière que plus tard que les Gremlins, les small soldiers et bien sur les ET zappeurs de Explorers agissent comme des révélateurs de la culture populaire américaine.


 
 
deux extrait de It's a good life
 
 
 
un extrait du score musical It's a good life
 
 
 
Pour achever cette merveilleuse anthologie, on pouvait compter sur le cinéaste australien George Miller pour mettre toute la gomme. Au passage, il prouvait à tout le monde le génie de sa mise en scène et de son découpage minutieux, en explosant l'espace 'huis clos' de l'avion par ses travelings et ses recadrages aussi iconique que dans Mad Max 2. Cinéaste génial et honteusement sous estimé (Lorenzo, Babe et les Happy Feet n'ont rien gâché son génie), Georges Miller propose un merveilleux récit fantastique à la Todorov où le spectateur ne sait jamais cet figure hideuse sur l'aile de l'avion est une entité réel ou la simple incarnation d'un pauvre type (John Lightgow génial) qui a trouille de prendre l'avion. Quoiqu'il en soit, en adoptant cette indécision de la figure la peur, Georges Miller livre un magnifique récit paranoïaque à la tension dramatique constante renforcé par la créature magnifique réalisé par Graig Reardon. JMM. 5/6

 
 
un extrait des deux versions :
 
 
 
La chanson du générique final Nights of forever par Jennifer Warnes
 

 
 
 

lundi 28 avril 2014

Bells (Prix du meilleur scénario 1982)


Bells / Murder by Phone
 
 
 
Le lundi 28 avril 2014.
 
Synopsis : Un téléphone sonne. La personne décroche. Quoi de plus banal comme geste au quotidien. Par contre, vous commencez à saigner de tous les cotés avant de faire un vol planer, là d'accord, y a un petit problème de réseau téléphonique. Heureusement, Richard Chamberlain mène la délicate enquête du tueurs au téléphone.
 
Bells / Murders by phone, 1981, Michael Anderson, avec Richard Chamberlain et John Houseman. Canada. Prix du meilleur scénario Paris 1982.

Michael Anderson est un cinéaste inégale capable de l'excellence (La tour du monde en 80 jours ; Dominique ; Orca), de l'honnorable (L’âge de cristal, Millenium) ou du ‘carrément médiocre’ (Chroniques Martiennes). Bells / Murder by phone fait malheureusement partie de cette dernière catégorie.
 
 
Le film commence plutôt bien d'ailleurs avec le meurtre assez spectaculaire d'une femme dans le métro, suivie d'un cadre qui effectue le saut de l'ange du haut de son immeuble. Malgré un pitch de départ vraiment intéressant (un téléphone est capable de tuer à distance grâce à un système de haute technologie), Bells se dissout peu à peu dans un abyme d’ennui à travers d’abord une enquête plate et déjà vue (Richard Chamberlain s’en tire bien malgré tout) avant de céder au slasher le plus basique (les motivations du criminel sont abracadrabrantes et ridicules). Passant à coté d’un postulat qui aurait pu jouer la carte écologique (le téléphone peut-il avoir des conséquences sur notre santé ?) et économique (qui peut dire que les responsables des réseaux téléphoniques ne jouent pas aux apprentis sorciers ?), Michael Anderson choisit systématiquent la facilité (le film policier) et peine à donner un semblant de rythme à l’ensemble contrairement à ce que laisse croire son excellente bande annonce..
 
 
A ce stade, le film cumule toutes les tares inimaginables : les meurtres sont filmés sans la moindre imagination, le metteur en scène n’arrive jamais à élever un semblant de suspense dès que le téléphone sonne, le meurtrier (pour ne pas dévoiler son identité) est systématiquement présenté en vision subjective du plus mauvais effet, le héros n’est jamais inquiété dans son enquête, etc. On regrette sincèrement qu’un cinéaste comme David Cronenberg n’ait pas été approché (surtout après avoir vue la scène du téléphone dans Scanners), car il aurait rendu une copie nettement plus passionnante et spectaculaire.
 
 
A sauver de ce ratage (par ailleurs, lauréat du prix du meilleur scénario au Festival International du Film Fantastique et de Science Fiction en 1982, on croit rêver !!!), la délicieuse prestation de l’acteur John Houseman dont la classe et la bohémie évoque aussi bien le grand Alfred Hitchcock que le toujours génial Isac Asimov. 2/6

 

samedi 26 avril 2014

Flic ou Zombie (Prix d'Interprétation Paris 1988)

Judex : Présenté avec succès au Festival de Paris en 1988 - avec à sa clé un double prix d’interprétation pour Joe Piscopo (Mafia salad) et Treat Williams (Le Prince de New-York, Deux cent mille dollars en cavale) - Flic ou Zombie a tout d’un cross-over improbable entre deux genres ultra codés et calibrés, à savoir le film d’action bourrin saucé à la buddy movie (style L’Arme fatale ou Double détente) et le film de morts-vivants bien dégueulbif (très tendance depuis le carton de Re-Animator). Flic ou Zombie apparaît encore aujourd’hui comme une pure série B d’exploitation décomplexée, telle qu’on en voyait des tonnes ces années-là et qui n’avait pas peur de mettre en place des idées de scénar’ totalement barré. En l’occurrence, ici, un script de Terry Black (frère de Shane Black) qui, en reprenant l’intrigue jouissive du classique de Rudolph Maté (D.O.A), exploite réellement toutes les ressources de son schéma en poussant systématiquement les séquences dans leurs derniers retranchements à savoir vers l’outrance et l’humour noir (la célèbre scène de la boucherie, le face à face final). Ces passages doivent leur réussite en grande partie aux effets spéciaux de maquillage, signés Steve Johnson. Si Flic ou Zombie conserve donc ce capital de sympathie, c’est avant tout grâce à ce traitement et certainement pas à la réalisation plate et téléfilmesque de Mark Goldblatt ni à l’humour balourd des deux policiers. Son statut de film culte est donc objectivement tout relatif et il faut avoir conscience de ses défauts de fabrication afin d’apprécier ce spectacle du samedi soir. 3/5
En savoir plus sur http://www.paperblog.fr/5925575/critique-du-film-flic-ou-zombie-de-mark-goldblatt-dead-heat-1988/#dIkMAfEb14ErxPp6.99
Judex : Présenté avec succès au Festival de Paris en 1988 - avec à sa clé un double prix d’interprétation pour Joe Piscopo (Mafia salad) et Treat Williams (Le Prince de New-York, Deux cent mille dollars en cavale) - Flic ou Zombie a tout d’un cross-over improbable entre deux genres ultra codés et calibrés, à savoir le film d’action bourrin saucé à la buddy movie (style L’Arme fatale ou Double détente) et le film de morts-vivants bien dégueulbif (très tendance depuis le carton de Re-Animator). Flic ou Zombie apparaît encore aujourd’hui comme une pure série B d’exploitation décomplexée, telle qu’on en voyait des tonnes ces années-là et qui n’avait pas peur de mettre en place des idées de scénar’ totalement barré. En l’occurrence, ici, un script de Terry Black (frère de Shane Black) qui, en reprenant l’intrigue jouissive du classique de Rudolph Maté (D.O.A), exploite réellement toutes les ressources de son schéma en poussant systématiquement les séquences dans leurs derniers retranchements à savoir vers l’outrance et l’humour noir (la célèbre scène de la boucherie, le face à face final). Ces passages doivent leur réussite en grande partie aux effets spéciaux de maquillage, signés Steve Johnson. Si Flic ou Zombie conserve donc ce capital de sympathie, c’est avant tout grâce à ce traitement et certainement pas à la réalisation plate et téléfilmesque de Mark Goldblatt ni à l’humour balourd des deux policiers. Son statut de film culte est donc objectivement tout relatif et il faut avoir conscience de ses défauts de fabrication afin d’apprécier ce spectacle du samedi soir. 3/5
En savoir plus sur http://www.paperblog.fr/5925575/critique-du-film-flic-ou-zombie-de-mark-goldblatt-dead-heat-1988/#dIkMAfEb14ErxPp6.99
Flic ou Zombie / DEAD HEAT



Dimanche, le 26 avril 2014

Film Fantastique. USA. Réalisé par Mark Goldblatt, avec Joe Piscopo et Treat Williams. Prix d'interprétation Masculine Paris 1988.

Synopsis :  A Los Angeles, des braquages en série sont commis par des bandits qui semblent invincibles. Mortis et Bigelow, deux détectives en charge de l'affaire découvrent que l'un des braqueurs qu'ils ont réussi à abattre était déjà mort depuis une semaine. Après une enquête dans les tripots de la ville, ils découvrent une machine qui fait revivre les morts pendant une période de douze heures. Pendant l'enquête, Mortis est piégé dans un caisson. Mais contre attente....
 
 
 
Présenté avec succès au Festival de Paris en 1988 - avec à sa clé un double prix d’interprétation pour Joe Piscopo (Mafia salad) et Treat Williams (Le Prince de New-York, Deux cent mille dollars en cavale) - Flic ou Zombie a tout d’un cross-over improbable entre deux genres ultra codés et calibrés, à savoir le film d’action bourrin saucé à la buddy movie (style L’Arme fatale ou Double détente) et le film de morts-vivants bien dégueulbif (très tendance depuis le carton de Re-Animator).
 
 
Flic ou Zombie apparaît encore aujourd’hui comme une pure série B d’exploitation décomplexée, telle qu’on en voyait des tonnes ces années-là et qui n’avait pas peur de mettre en place des idées de scénar’ totalement barré. En l’occurrence, ici, un script de Terry Black (frère de Shane Black) qui, en reprenant l’intrigue jouissive du classique de Rudolph Maté (D.O.A), exploite réellement toutes les ressources de son schéma en poussant systématiquement les séquences dans leurs derniers retranchements à savoir vers l’outrance et l’humour noir (la célèbre scène de la boucherie, le face à face final).
 
 
Ces passages doivent leur réussite en grande partie aux effets spéciaux de maquillage, signés Steve Johnson. Si Flic ou Zombie conserve donc ce capital de sympathie, c’est avant tout grâce à ce traitement et certainement pas à la réalisation plate et téléfilmesque de Mark Goldblatt (plus apprécié par ses talents de monteurs) ni à l’humour balourd des deux policiers. Son statut de film culte est donc objectivement tout relatif et il faut avoir conscience de ses défauts de fabrication afin d’apprécier ce spectacle du samedi soir. Et puis, impossible de noter la délicieuse performance de Vincent Price qui donne au métrage une patine savoureuse et touchante à l'image de cette séquence final où nos deux héros quittent définitivement le monde des vivants. JMM. 4/6

 
 
 

vendredi 25 avril 2014

James Glickenhaus


James Glickenhaus (USA)

Principalement orienté vers le cinéma d'exploitation et le polar glauque (Le soldat, Le retour du chinois, Blue Jean Cop, Mc Bain), James Glickenhaus est surtout apprécié pour avoir signé un fleuron du 'Vigilante movie', cette race de peloche pratiquant le nettoyage des quartiers au karchers à grande échelle, et qui malgré des intrigues de polar, devait toute son imagerie au cinéma d'horreur bien cradingue (surtout à une époque où filmer une bande de voyou était l'équivalent des terreurs primitives). Bref, vous avez compris de quoi je cause, c'est le fameux Le droit de tuer (The exterminator, titre english assez explicite), film d'exploitation o combien bourré d'ondes négatives et dérangeante et qui ne va pas avec le dos de la cuillère. Des le début le ton est donné et la séquence vietnamienne avec décapitation comme mise en bouche. la partie urbaine n'est pas mieux et bien avant le Punisher, le réalisateur suivait déjà un Robert Genty zigouillant au lance flamme 'un max' de voyous qui avait osé faire du mal à son pote du Vietnam.
 
 
 

Comme beaucoup de films d'exploitation de son époque, James Glikenhaus doit toute son esthétique crade et gore de l'école de la rue, style qu'il exploitera dans tous ses polars y compris dans la célèbre série des Maniac Cop du sieur William Lustig, ces fameux slashers d'action auquel James Glikenhaus occupait le poste de producteur. Une saga en soi unique (parfois plagié les Scanner Cop) où le policier croquemitaine Matt Cordell sème la terreur et la mort dans les rues de New York. Entre Glickenhaus et Lustig, le courant ne pouvait que passer.
 
 
Toujours dans cette esthétique du caniveau, James Glikenhaus croise forcément sur sa route le troublion de l'underground urbain, Frank Henelotter. Rapidement, les deux hommes dévloppent divers projets qui se concrétisera par la production de Basket case 2 et 3 et de Frankenhooker. Pour bien souligner la relation qui lie les deux hommes, James Glikenhaus jouera un petit personnage dans le fameux Bad Biology de son amie.
 
 
 
Ultra violence !

Suite au succès de son second film, James Glickenhaus va s'employer à user de son style à travers deux films assez éloignés de The exterminator pour toucher coup sur coup à un film d'espionnage à fond les manettes 'Guerres froides' (Le soldat) et un HK movie bancal et déjà tiraillé entre un style de série b à l'américaine et les cascades pur jus Jacky Chan et qui existe à travers deux montages différents (Le retour du chinois). Deux films qui sont loin d'avoir fait l'unanimité à leurs sorties (on lui reprochait notamment de filmer des fusillades aux ralentis sans vraiment cacher les fils détonateurs des explosifs pour les impacts de balle) et leur ultra violence a souvent été montré du droit pour leur facilité. Et pourtant, malgré leurs défauts, Le soldat et Le retour du chinois reste des spectacles souvent euphorisants, bourré de scène tendus, explosives.
 
 
 

Bref, les deux sont o combien généreux en scène d'action qui défouraille sec. C'est d'ailleurs avec ses deux films que James Glickenhaus développe un goût prononcé par les séquences de poursuites. Dans Le Soldat, Ken Wahl joue les James Bond en propulsant sa bagnole au dessus du mur de Berlin lors d'un final intense; dans le Retour du Chinois, c'est un festival Jacky Chan avec poursuite en hors bords, en moto et la scène du port en remonte à n'importe quel film d'action actuel. Mais le petit truc qui faisait la différence avec les produits issus des videos club, c'est cette esthétique du film d'horreur et de chaos urbain qui amène ses deux films dans des directions totalement inattendus et avouons-le jouissif comme du film d'exploitation rondement menés et bien burnés.


 
 

Duo de flic

Avec Blue Jean Cop / Shakedown, le cinéaste décide d'aller molo dans l'ambiance malsaine (quoique la scène du bordel n'y échappe pas) et oriente son polar vers la mode du duo de flic interprété de manière convaincante par Peter Weller, l'avocat et Sam Elliot, le flic (qui venait d'ailleurs de jouer dans un autre polar violent Fatal Beauty). Une orientation commercial assumé et qui permet au réalisateur de mettre la gomme niveau poursuite en moto et cascades barjot. Mais malgré cette emballage commercial, James Glickenhaus n'oublie pas de payer son tribut à la bonne série B et se place sous le haut patronage de Gordon Parks et de Larry Cohen. A travers un sujet vieillot (la mafia policière existe-elle ?), le cinéaste lâche sa bande de flic fachos dans les rues 'junkies' de la Grande Pomme où seul un homme de loi ex hippie et un policier au look de cow boys se mettront sur leurs chemin.
 
 
 
 
Apres le succès de Blue Jean Cop, James Glickenhaus signe un pur film de mercenaire, Mc Bain, mettant en scène une pléiade d'acteur connus avec notamment Christopher Walker (superbe) mais la gueule d'ange Michael Ironside et la toujours charmante Mario Cochita Alonzo. Quant à Luis Guzmann, c'est l'affreux trafiquant de drogue, 'papo'. Bref, Christopher Walken amène sa bande de trouffions en Colombie afin de venger un vieux frère d'armes. Peu connu chez nous car sortie chez nous en vhs, Mc Bain n'a aucun mal à démontrer le savoir faire du réalisateur.
 
 
Filmographie :

 1995 : Timemaster

 1993 : Le triomphe des innocents

 1991 : McBain

 1988 : Blue-Jean Cop

 1985 : Le retour du Chinois

 1982 : Le soldat

 1980 : Le droit de tuer

 1975/I : The Astrologer